Le Référentiel Général d’écoconception des services numériques (le RGESN) vient de sortir et c’est un outil précieux et pratique pour évaluer l’éco-conception de son site web.
Il s’agit d’un référentiel contenant 79 recommandations green it réparties en 8 familles à destination des créateurs de sites web, applications mobiles ou outils d’intelligence artificielle.
Le but est de proposer un référentiel de bonnes pratiques pour créer des outils numériques plus sobres – qui consomment moins d’énergie à l’utilisation – et plus responsables – qui respectent notamment les utilisateurs de technologies low tech, et qui soient transparentes avec l’utilisateur. Il est disponible en ligne et sous forme de widget appelé NumEcodiag pour Chrome ou Mozilla. C’est un questionnaire manuel, il ne s’agit toutefois pas d’une analyse automatique .
Cette grille est donc un outil précieux… et est une étape importante pour la mise en place de la loi de Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique (REEN) qui impose aux villes et inter-communalités de plus de 50 000 habitants de définir leur stratégie liée au Numérique Responsable d’ici 2025. Il s’agit de mettre en place un outil de contrôle de cette loi.
En attendant, cet outil – qui a réunit de nombreuses expertes et experts du domaine est utile pour tous les concepteurs de services numériques qui souhaitent avoir une approche éco-responsable dans la conception et la mise en œuvre de ses outils numériques, c’est pourquoi Green Nerds, l’ESN lilloise spécialiste du green IT, vous détaille les points clés de ce référentiel.
Commencer par définir la stratégie de son outil pour le rendre plus performant.
Avant toute chose, l’idée est d’évaluer l’utilité du service numérique qu’on est en train de créer et de le rendre le plus impactant possible pour l’utilisateur. Pour cela, il est nécessaire de connaître leurs besoins, leurs comportements et leurs usages afin d’éviter les fonctionnalités inutiles – ce qui rend souvent celles restantes plus percutantes.
Développer un service numérique économe en ressources et évitant l’obsolescence programmée.
Les parties « spécifications » et « architecture » du référentiel détaillent un certain nombre de questions à se poser concernant les caractéristiques techniques du service numérique et son impact sur son environnement. Il permet de se poser les bonnes questions concernant les choix technologiques utilisés.
Il s’agit tout d’abord d’opter pour des technologies pensées pour durer et inclure tout le monde. C’est-à-dire qui n’excluent pas les utilisateurs ayant un matériel ancien ou un débit internet bas, les personnes en situation de handicap ou les utilisateurs de matériel divers et variés.
Ensuite, l’idée est d’opter pour des technologies pérennes et optimisées. Un grand nombre de critères permettent de réfléchir à la question de manière très complète : dans la revue de code, les composants d’interface utilisés, les achats opérés lors de la mise en place, en pensant la fin de vie et la maintenance du service.
Développer un outil en ligne épuré, avec un design et des contenus optimisés
Pour concevoir le design d’un site éco-responsable, la référence dans le domaine est le guide d’écoconception de services numériques rédigés par designers éthiques.
Mais pour vérifier rapidement les points importants pour concevoir un site plus green, les 15 points de la partie UX/ UI du référentiel proposent un résumé : éviter les animations et les vidéos (pour des raisons de consommation d’énergie mais aussi d’accessibilité), éviter les ressources inutiles (polices, pop up, contenus manipulateurs), offrir une navigation facile vers les contenus principaux, intégrée et adaptée au web. L’idée générale est d’éviter le superflu, de privilégier et d’optimiser l’essentiel et d’éliminer l’obsolète.Le résultat permet au service d’utiliser moins de ressources et d’être les plus efficaces possibles
La partie « contenus » développe les éléments à prendre en compte pour minimiser l’utilisation de ressources gourmandes en bande passante et en taille d’hébergement : images, audio et vidéo à compresser, penser à prévoir une stratégie d’archivage et de suppression des contenus obsolètes.
Se poser les bonnes questions sur ses outils Front end et Back end et sur la solution d’hébergement utilisée
Il s’agit d’évaluer les outils utilisés pour générer ses contenus côté utilisateur (la partie front) et côté serveur. Le référentiel propose ainsi des critères très concrets pour se poser les bonnes questions sur la manière dont les outils choisis fonctionnent (requêtes, cache, compression…) . Le but étant encore une fois de réduire au maximum l’utilisation d’énergie et le besoin de terminaux high tech et gourmands en ressources.
Côté hébergement, celui-ci est évalué sur toute la chaîne : centres de données, Content Delivery Network… Et sur plusieurs aspects environnementaux : utilisation en eau, politique de gestion des équipements, consommation d’élextricité, localisation géographique, gestion de la chaleur des serveurs.
Enfin, une partie algorithmie aborde l’utilisation de lintelligence artificielle (IA).
L’idée est de réfléchir – au cas où le service utilise l’IA – à la mise en place de principes d’éco-conception et de frugalité quant à l’entraînement et l’inférence des modèles algorithmiques utilisés par l’IA.
Le RGSEN est donc un outil essentiel pour se poser les bonnes questions, à la fois pratique, concret et facile d’utilisation.